Entrepôt frigorifique : ne défigurons pas Port-Joinville

Depuis de nombreuses années, la compagnie maritime et plusieurs associations d’usagers réclament un espace de travail en toute sécurité et un entrepôt frigorifique sur le périmètre de la gare maritime.
La bonne nouvelle est que le département a lancé cette démarche qui fait suite à deux études de faisabilité sur un périmètre allant du rond point du port de plaisance à la cale d’échouage dite cale Barranger.

Aujourd’hui nous souhaitons faire le point sur ce projet passé en délibération au conseil municipal du 10 juillet dernier : point N° 18 Gare maritime: avis sur le projet de réaménagement (voir PV du conseil municipal sur mairie.ile-yeu.fr). Il s’agit de la construction d’un bâtiment réfrigéré de 700m2 destiné à stocker les produits frais et surgelés afin de ne pas rompre la chaîne du froid.
Ce bâtiment est nécessaire, indispensable et bien évidemment nous ne nous opposons pas au projet en lui-même.

NOUS NOUS OPPOSONS AU CHOIX DE LA LOCALISATION
pour l’implantation de ce bâtiment

UN PEU D’ HISTORIQUE

Ce projet s’intègre dans une étude d’opportunité et de faisabilité d’un réaménagement du port de Port Joinville portée par la chambre de commerce et d’industrie de vendée en 2019. (voir rapport ARTELIA de mars 2020).

En juin 2021 M’Yeu ensemble alertait déjà!!! Nous écrivions alors ceci:

cale Barranger M’Yeu Ensemble juin 2021

En avril dernier nous avons découvert le rapport des études, comprenant 3 scénarios possibles:

  1. un sur le parking de la gare
  2. le second au niveau de la gare
  3. le troisième sur la cale d’échouage (voir dans le dossier joint)

En 2024 une étude de faisabilité du réaménagement des espaces d’exploitation et d’un hangar froid est portée par la compagnie Yeu Continent.

Il est à noter que le projet de la commune diffère de celui de la CCI comme stipulé dans ce document. La population aurait dû alors être informée et sollicitée pour appuyer le projet de la commune. (vous pouvez consulter la totalité de l’étude 2024 par ce lien).

Contexte étude de faisabilité hangar froid

projet de la commune de l’île d’Yeu

projet hangar froid

c’est le scénario N° 3 qui a été retenu

plan général hangar froid
plan hangar froid

NOUS VOTONS CONTRE ! LE PROJET PRÉSENTÉ

Ces documents ont été portés à notre connaissance pour la séance du conseil municipal du 10 juillet dernier car il nous a été proposé : « d’émettre un avis préférentiel sur le 3ème scénario ». ( texte officiel de la délibération)

Après un débat animé et riche c’est donc le scénario 3 qui a été validé en séance du conseil, néanmoins il est très loin de faire l’unanimité.

Soyons clairs nous ne votons pas contre la réalisation du bâtiment en lui même que nous savons nécessaire et indispensable pour un bon fonctionnement du transport des produits frais et surgelés respectant la chaîne du froid.

Nous votons contre car nous sommes en total désaccord sur la localisation de son implantation.

Vous l’avez compris, cette construction industrielle va complètement défigurer cet espace. L’impact visuel va être énorme sur la cale Barranger et sur la place des Bois noirs qui a été joliment aménagée il y a seulement quelques années.
De plus, malgré la volonté de la municipalité de concevoir une architecture correcte, considérant la méthodologie notamment l’absence de plans en 3D des extensions, des hauteurs et nature des quais, des bâtiments, ainsi qu’au regard de l’absence de concertation et de communication, nous sommes très inquiets quant au rendu final de cet ouvrage.
La cale Barranger fait partie de notre patrimoine maritime, elle porte l’histoire des bateaux de pêche. La place des Bois noirs, parfaitement réhabilitée, est un lieu de vie. Cet espace aujourd’hui ouvert à la vue se verra condamné par un cube de béton!

Nous souhaitons rester cohérent avec nous-mêmes ainsi qu’avec celles et ceux qui se sont toujours prononcés pour la sauvegarde de cet espace historique.

Nous suggérons que le scénario retenu soit réétudié et retravaillé en y incluant des variantes telles que présentées dans le projet de la commune étude 2024 (voir plan ci dessus).
Nous pensons qu’un mix des trois scénarios permettrait de limiter l’impact sur la cale Barranger et de préserver la place des bois noirs au maximum comme nous l’avons imaginé et dessiné sommairement sur le plan ci-dessous.

notre proposition

1- Zone messagerie (projet communal)
2- Abris auvent (préconisé par l’étude)
3- Extension du bâtiment pour les produits frais accolé à la gare (zone froid)
4- Voie de circulation des usagers avec emprise minimale sur la cale Barranger, par la création d’un un quai droit sur pilotis
5- Zone de stockage supplémentaire réalisé sur l’enrochement actuel par la création d’un quai sur pilotis
6- Quai en cours de réalisation sur pilotis mis à disposition de la maintenance éolienne
7- Espace vacant sous la gare pour usage de stockage en complément de la zone 3 à créer

Il est bien évident que ce scénario n’est que subjectif et qu’il doit être retravaillé par une étude complémentaire à laquelle nous souhaitons être associés.

L’équipe M’Yeu Ensemble a souhaité réagir et vous informer de manières objective et constructive.

Quelle Île souhaitons-nous transmettre ?

Nous vous remercions de nous avoir lu et de partager cette publication !

Au revoir !

A cette heure, le 2nd tour est en cours de dépouillement, et nous connaitrons dans 1h ou 2 celle ou celui qui sera élu. Je lui transmets tous mes voeux de réussite pour la prospérité et le bien de la Vendée, de l’Ile d’Yeu et de ses habitants.

Mardi dernier, j’ai démissionné du conseil municipal de l’Ile d’Yeu après 4 ans. Maintenant que la campagne est terminée je peux, sans influencer le vote, vous expliquer mes 3 raisons:

  1. Par principe d’abord, c’est une tradition de la République (pas une obligation): celui qui perd une élection démissionne de ses mandats car il n’a plus la confiance des électeurs. En ne passant pas au 2nd tour, j’ai perdu de la légitimité donc je laisse ma place!
  2. En pratique surtout, cela apporte du sang neuf au conseil municipal. Cela permet de former un nouvel élu au fonctionnement de la mairie. Ce sera utile pour le groupe M’Yeu Ensemble et pour l’île, notamment en préparation de futures élections.
  3. Par principe enfin, certains mots ou attitudes de Mme la maire ces derniers temps m’ont choqué. Certaines choses ne se font pas, nous ne partageons pas les mêmes valeurs.

Au final, l’Ile d’Yeu a désormais une nouvelle conseillère municipale, Dany Herbreteau, qui prend ma suite dans l’opposition municipale. C’est une femme que j’estime beaucoup, très humaine, proche des gens, intelligente et pleine de bon sens. Dany est courageuse et travailleuse, elle apprendra vite le rôle de conseillère municipale!

J’espère trouver d’autres moyens de poursuivre mon engagement pour l’Ile d’Yeu et ses habitants.

Benoit Gaborit

MERCI !

Merci aux électeurs qui sont allés voter ou ont fait une procuration. Avec 38,7% de participation, on dépasse largement les 34,3% du 1er tour du 20 juin 2021, alors que très peu de résidents secondaires se sont déplacés sur l’Ile d’Yeu dans le froid du mois de janvier!
Merci surtout aux 27,61% d’électeurs ❤️ qui ont voté pour Yannick et moi.
Merci à ceux qui nous ont soutenus: l’équipe M’YEU Ensemble, les conseillers municipaux M’YEU Ensemble, nos épouses Sylvana et Hélène, et tous les autres qui se reconnaîtront.
Merci aux 2 autres candidats qui nous ont permis d’avoir une campagne sereine et sans invective.
Merci enfin à la mairie de nous avoir prêté la salle pour nos réunions publiques, à ceux qui y ont participé, et aux agents qui ont eu beaucoup de travail pendant les vacances de Noël pour préparer cette élection.
Nous avons perdu. C’est la règle du jeu électoral!
Les autres candidats ont proposé de nombreuses idées intéressantes pour faciliter la vie quoditienne dans l’immédiat, et nous en partagions beaucoup. Nous regrettons que nos autres propositions à plus long terme pour préparer l’avenir n’aient pas plus convaincu les Islais.
Et nous espérons que le candidat qui sera élu la semaine prochaine reprendra à son compte certaines de nos idées et les mettra en oeuvre pour le bien de notre île et le futur de nos enfants.
Au revoir,
Benoit Gaborit et Yannick Rivalin

Infrastructures portuaires et carburant

Le département est propriétaire des ports de Port Joinville et de la Meule.
Les enjeux sont très différents pour ces deux ports.

Port de la Meule

L’enjeu principal pour la Meule est de le rénover en lui conservant son esthétique et son âme. Il fait partie de notre patrimoine islais et il ne faut surtout pas le dénaturer lors des travaux de rénovation.
Et il faut profiter de cette rénovation pour le consolider, puis l’entretenir correctement afin d’éviter les désordres des tempêtes de la Toussaint qui ont emporté un morceau de jetée et fragilisé le quai.
Certains vous font la  proposition de concrétiser ce projet (en même temps que la proposition de rénover l’estacade et la corne de brume). Ce ne sont pas de vraies propositions car la décision est déjà prise, comme évoqué dans les récents Conseils municipaux, j’y étais.
En revanche, et avec l’aide de Yannick qui est très attaché à la Meule, je compte surveiller de près le projet et les travaux, afin que l’esthétique de la Meule soit prévervée!

Frères Gaborit à la Meule vers 1933 – mon papa (devenu marin) à gauche

Le Port

Le Port est essentiel pour l’île.
Déjà pour abriter nos bateaux de pêche, de moins en moins nombreux suite à des Lois européennes répressives et à des ministres successifs en charge de la pêche qui ne se battent pas assez pour défendre cette activité.
Mais surtout c’est le poumon de l’île, et sans lui, pas de continuité territoriale!

Les décisions pour le Port se prennent au Conseil portuaire. Le conseiller départemental élu siègera à ce Conseil en remplacement de Bruno Noury.
Je compte utiliser l’expérience de Yannick Rivalin, qui a été longtemps membre du Conseil portuaire, pour mieux comprendre son fonctionnement et être plus efficace dans les débats et les décisions du Conseil.
Et si le Conseil accepte, j’aimerais que Yannick puisse au début participer à mes côtés en tant qu’invité pour m’aider à être mieux à l’écoute des membres.

Adapter les infrastructures pour tous les usagers

La gestion du fret doit être améliorée par l’aménagement de zones adaptées, en particulier zone sous froid pour notre sécurité alimentaire. Et cela sans réduire le parking!
Pour les passagers, un meilleurs accès à la dépose/récupération des bagages aiderait. Et le même problème se pose côté Fromentine où c’est parfois la guerre sur les rares places de stationnement proches des containers.
Pour les passagers encore, l’installation d’un local à vélos abrité des intempéries et sécurisé contre le vol permettrait d’aller à vélo prendre son bateau, sans risque de rentrer à pied au retour! Cela existe dans beaucoup de gares SNCF et ça fonctionne bien.
Enfin, je compte rester à l’écoute des pêcheurs et de leurs besoins pour faciliter leur travail au quotidien.

Préparer les infrastructures pour l’approvisionnement en carburant

Le dépôt de carburant ne dépend pas du département mais de la mairie.
Le projet d’enfouissement a été abandonné, car il était trop compliqué de gérer la transition de 18 à 24 mois entre le démontage du dépôt existant et la mise en service du nouveau.
Ce dépôt est dangereux car très proche de nombreux bâtiments. Nous avons eu beaucoup de chance que les deux récents incendies à proximité ne gagnent pas le dépôt, nous aurions eu une catastrophe.
Et il est cher (il est responsable d’une grande partie des 70cts que nous payons en plus par rapport au continent). Et les coûts ne vont pas baisser car de nouveaux investissements sont nécessaires, comme la réfection du pipeline qui va coûter entre 0,5 et 1 million d’euros. Autant de centimes en plus sur notre facture.
Le contrat d’exploitation du dépôt est renouvelé tous les 5 ans, et il est probable et raisonnable d’envisager sa fermeture dans 5 ou maximum 10 ans, en le remplaçant par un petit agrandissement des cuves de la station service, de celles de la station CCI et peut être par la construction d’une station diesel à la Marêche pour les camions et les engins de chantier.
Cela éliminera les risques d’explosion et ça devrait aider à baisser les coûts du carburant.
A la place, l’approvisionnement des stations se ferait directement du continent par camion citerne au lieu du petit et coûteux pétrolier Anatife que nous partageons avec Belle-Ile. Cela devrait permettre de baisser significativement le prix du carburant.

Et c’est là que le département et le Conseil portuaire entrent en action. En effet, il faut travailler dès maintenant pour préparer cette logistique et sécuriser la continuité de notre approvisionnement en permettant aux camions d’arriver sur l’île.
C’est complexe, utiliser l’Insula Oya n’est pas la solution car il est interdit de mélanger citerne d’essence et passagers. Et en fonction du type de bateau retenu, l’infrastructure portuaire devra s’adapter: construction d’une grue spécialisée, aménagement d’une cale dans le bassin à flot? En anticipant et en travaillant dès maintenant avec le Conseil portuaire et la mairie, nous trouverons la bonne solution pour être prêts à temps.

Benoit Gaborit et Yannick Rivalin

Le climat, c’est bientôt demain !

des risques accrus de vent et de vagues

Le constat

Notre climat évolue, c’est une certitude. Les experts sont parfois alarmistes ou catastrophistes. Nous sommes convaincus qu’il faut rester positifs et qu’avec une bonne anticipation, nous pouvons gérer ces risques pour en limiter les conséquences.
Les risques envisagés sont les suivants:

  • Des tempêtes plus fréquentes et des vents plus violents.
  • Des épisodes de pluie plus importants, notamment en zone littorale.
  • Des risques de submersion temporaire pendant les grandes marée pendant les tempêtes sous l’effet combiné des vagues, des pluies importantes, de la basse pression et des vents d’Ouest qui augmentent le niveau de la mer, et enfin de la hausse programmée du niveau de l’océan.

Il est difficile de dire quand les effets importants se feront sentir, mais que ce soit dans 5 ans, 15 ans ou 30 ans, il est important de nous y préparer, et le département a un rôle important à jouer.

Risque de vent violent

L’Île d’Yeu est habituée aux coups de vent! Régulièrement, quand une tempête passe, nous avons 15 ou 20 km/h de plus que sur le continent.
Un risque important pendant ces coups de vent est la chute des arbres, qui peuvent endommager les fils électriques ou téléphoniques et priver de courant ou d’internet et de téléphone tout un quartier.
Un bon exemple est la tempête de fin octobre 2023, où nous avons perdu beaucoup d’arbres, mais heureusement sans gros dégats sur les poteaux électriques et téléphoniques.
Ce n’est pas le cas de plusieurs villes en Bretagne, qui ont été privées d’électricité pendant plusieurs jours, parfois 3 semaines, et certaines n’avaient toujours pas internet ni le téléphone au début de l’année.

Enfouissement des réseaux
enfouir les poteaux

Pour éviter cela, une solution simple est d’enterrer les réseaux électriques et de télécom. Le département y contribue de manière significative avec le SYDEV qui aide la mairie en apportant des subventions.
Mais cela coûte cher, et la mairie a annoncé un budget de 7.5 millions d’euros pour enfouir ces réseaux en 15 ans (au moins les réseaux électriques, mais certaines portions télécom seront faites ultérieurement). Et en même temps, on a planté des poteaux tout neufs pour faire passer la fibre!
Plutôt que de devoir attendre 2040 ou après pour avoir enfin supprimé les poteaux, nous comptons demander au département et au SYDEV d’augmenter l’aide à l’enfouissement pour accélerer le programme et sécuriser l’île en cas de fort coup de vent.
Ce sera particulièrement utile en cas de coup de vent généralisé car si Challans et Saint Gilles sont touchées en même temps que l’Ile d’Yeu, il est probable que les équipes Enedis débordées commenceront par réparer le continent avant nous!

Risque de submersion

L’Île d’Yeu est menacée sur son territoire, mais comparée à d’autres cantons comme Noirmoutier, les risques sont plutôt moins importants. En effet, une partie significative de l’Île est en altitude au-dessus du niveau de la mer.

Des dégats sont probables sur la côte Nord ainsi qu’au Nord Est du camping aux Corbeaux, avec une érosion et un recul du trait de côte, mais ce ne sont pas des zones très habitées, et même si des maisons seront menacées un jour, ce sera un drame individuel pour chaque propriétaire mais cela ne remet pas en cause la survie de l’île.

La zone du port posera plus de problèmes, avec de nombreux bâtiments sur le front de port ou à proximité qui risquent de se trouver les pieds dans l’eau de temps en temps.

Mais le principal risque qu’il faut gérer à notre avis est la menace sur la continuité territoriale. Beaucoup ont pu voir les photos de la gare de Fromentine les pieds dans l’eau à la Toussaint. Et la route départementale de Fromentine à Bourgneuf traverse le Marais Breton et n’est qu’à quelques dizaines de centimètres au dessus du niveau de la mer.

Simulation submersion 50cm – source BRGM

Si le Marais Breton se trouve trop souvent submergé suite à des pluies abondantes, ou des épisodes de tempête pendant les grandes marées, la route va s’abimer et risque de finir coupée. Et ce sera pire si la digue cède. Et dans ce cas, comment feront les camions qui nous ravitaillent pour amener la nourriture et les biens de première nécessité sur l’île?
Cela n’arrivera peut être pas avant 30 ans, mais nul ne sait exactement quand. Et les conséquences nous semblent trop importantes pour attendre!
Cette route fait 25 ou 30km: si on commande une expertise détaillée et des préconisations aux spécialistes, et en agissant dès maintenant, on peut éviter le problème. A raison d’1 km sécurisé par an, ce n’est pas si cher dans le budget du département et dans 25 ou 30 ans, nos enfants pourront toujours être approvisionnés.

Une fois de plus, anticiper et agir sur ces sujets majeurs nous évitera de subir une nouvelle crise.