Éoliennes : le grand gâchis !

éoliennesLe constat

Le chantier des éoliennes a démarré, et nous pouvons voir depuis quelques semaines le navire géant poser les fondations. Et tout le monde est stupéfait de constater comme il est grand et comme les éoliennes seront visibles depuis notre île! C’est choquant.

Comme M’YEU Ensemble l’a toujours dit, le débat «pour ou contre» n’est malheureusement plus d’actualité, car elles sont en train de se construire et nous allons subir les nuisances visuelles, environnementales, et la gêne au travail de nos pêcheurs dans la zone.

Le mensonge

En juin 2021, dans la précédente campagne départementale, M’YEU Ensemble s’inquiétait du respect des engagements du consortium: «Déjà le nombre de techniciens est tombé à 80, contre plus de 100 au début, mais surtout, nous craignons que le consortium annonce un revirement de position, et l’installation de sa base de maintenance à l’Herbaudière ou à Saint Nazaire. Et ils auront une bonne raison pour cela, en expliquant qu’il n’y a pas de logement pour les techniciens et leurs familles.»

Aujourd’hui, les emplois sont descendus à seulement une dizaine pour l’Ile d’Yeu d’après l’article de France Bleu du 28 juin 2023 citant Carole Charuau qui se réjouit de ces emplois!

Mais quel sera vraiment le nombre d’emplois? Un autre article de France Bleu du 10 octobre 2023 parle cette fois de 60 salariés d’Emyn sur l’Ile d’Yeu!

C’est la confusion!

La position du département

Le Conseil départemental est devenu actionnaire d’Emyn pour pouvoir peser sur les décisions et favoriser l’industrie vendéenne et les emplois dans le département.
Et il le fait plutôt bien car nous avons vu plusieurs annonces de marchés attribués à des entreprises vendéennes.

Élu au département, nous soutiendrons cet effort de favoriser les entreprises vendéennes et en particulier islaises, comme Oya Vendée Hélicoptères pour qu’ils obtiennent le contrat de transport de personnel et de matériel pour la maintenance. Ils ont anticipé depuis des années et obtenu l’agrément Offshore.

Les compensations pour l’île

Nous avons identifié 5 compensations:

  1. Quelques contrats pour des entreprises comme Oya Vendée Hélicoptères, déjà mentionnée ci-dessus.
  2. Le versement d’une redevance annuelle à la mairie après la mise en service: il s’agit d’une somme importante (estimée entre 0,5 et 1 million d’euros). Toujours ça de pris, mais à quel prix?
  3. Des compensations financières pour les pêcheurs, mais malheureusement elles ne seront pas ciblées sur les pêcheurs de l’île mais à des fédérations au niveau au-dessus. Quel partie reviendra pour l’île? Probablement bien peu.
  4. Des emplois dans la maintenance pour nos jeunes: combien ont été formés? Est-ce que la maintenance se fera vraiment depuis l’île?
  5. Et la plus importante, l’activité économique pour l’île à l’année: davantage de vie hors saison, davantage de clients pour les commerçants, davantage d’enfants dans les écoles… mais cela à condition de pouvoir recevoir les familles des techniciens de maintenance.

Le gâchis

Nous n’avons pas accès aux documents contractuels entre le consortium et la mairie.

  • La mairie devait trouver un emplacement pour installer les bureaux et les entrepôts de l’équipe de maintenance: apparemment c’est OK et un accord aurait été trouvé avec la CCI pour l’utilisation de la criée.
  • Il semblerait que les emplois sur l’Ile d’Yeu soient conditionnés à un engagement (peut-être verbal!) qu’aurait pris notre ancien maire de fournir une cinquantaine de logement pour héberger les techniciens. Mais a priori à ce jour, rien n’a été fait. Et comment développer d’ici 2025 ces 50 logements alors qu’il en manque environ autant pour loger les Islais qui en sont réduits à dormir dehors ou à quitter leur île?

Nous sommes très pessimistes sur l’avenir de la maintenance du parc depuis l’Ile d’Yeu. Car comment faire venir ces techniciens sur l’île s’il n’y a pas moyen de les loger?
Nous avons identifié quelques pistes:

  • On pourrait imaginer de les loger dans l’ancien bâtiment Juratlantique face à la gare maritime.
    Mais ce ne sont pas des logements faits pour des familles.
    Nous n’aurons alors que des techniciens célibataires géographiques qui repartiront chaque week-end chez eux vivre et consommer sur le continent.
  • Autre solution à étudier, mais il faut faire vite et il est peut-être déjà trop tard: faire racheter par le consortium le programme immobilier Kauffman&Broad s’ils arrivent à achever leurs 38 logements d’ici 2025.
    Ce serait mieux pour l’île d’avoir des familles de techniciens de maintenance dans ce programme, plutôt que de nouvelles résidences secondaires!
    Mais que vont penser les Islais qui cherchent désespérément un logement? Pourquoi donner la priorité aux éoliennes?
extrait des avis de permis de construire – 38 logements Kauffman&Broad – 2 déc 2022

Nos propositions

Vous avez vu dans notre programme que nous n’avons volontairement pas pris d’engagement pour les éoliennes.

Les autres candidats l’ont fait:

  • Pour l’une «Veiller à ce que les engagements du consortium de l’éolien en mer soient respectés».
  • Pour l’autre «Tirer au maximum profit du parc éolien offshore (emplois, retombées financières, mesures compensatoires et «Soutenir la prise de position du département, un parc éolien offshore au large des côtes de la Vendée, oui! Un deuxième parc, non!»

M’YEU Ensemble s’était engagé dans son programme 2021: «Parc Éolien, nous pensons qu’il verra le jour, mais nous nous battrons pour obtenir les emplois promis et nous nous opposerons à toute extension». Et nous écrivions «En l’absence d’engagement contractuel avec le consortium, et sans logement, nous risquons bientôt de n’avoir que nos yeux pour pleurer, avec des éoliennes et sans les emplois!»

Nous ne prenons pas d’engagement pour cette élection car nous ne voulons pas vous faire de fausses promesses pour des emplois de maintenance offerts aux jeunes islais, qui nous semblent de plus en plus hypothétiques.

Nous nous battrons quand même avec détermination pour que la maintenance se fasse sur l’île, mais par expérience nous savons que ce sera difficile à ce stade avancé du projet. Une fois de plus il aurait fallu agir, anticiper, gérer le projet et sécuriser les retombées pour notre île bien avant.

Benoit GABORIT et Yannick RIVALIN

Préserver l’environnement exceptionnel de l’Ile d’Yeu

Espace naturel
Espace naturel

Le constat

Le département possède près de 300 hectares classés en «Espaces Naturels Sensibles». Et il continue d’augmenter régulièrement cette superficie, en procédant à des préemptions ou à de simples acquisitions au prix d’1€/m² chaque fois qu’une parcelle est proposée à la vente.

C’est une très bonne chose car les actes enregistrés chez le notaire portent la mention «L’ACQUEREUR déclare que les parcelles présentement acquises seront incorporées dans le domaine public départemental au titre des espaces naturels sensibles, et feront en conséquence l’objet d’une gestion environnementale imprescriptible, en conséquence elles deviendront inaliénables». Imprescriptible et inaliénable signifient que ces terrains sont protégés pour l’éternité!

Cela concerne principalement la côte sauvage avec plus de 250 hectares, les marais, mais aussi des espaces à l’intérieur de l’île comme le bois de la Citadelle.

Une fois la première étape d’acquisition franchie, il faut mettre en place la bonne gestion de ces Espaces Naturels Sensibles pour les protéger, les entretenir et maintenir la bio-diversité.

Cela nécessite d’impliquer plusieurs catégories d’acteurs :

  • Les terrains, propriété du département, ne sont pas regroupés en une seule grande parcelle, mais souvent en une multitude de petites parcelles séparées par des parcelles qui appartiennent à des propriétaires privés: un vrai gruyère!
  • Une partie des terrains est gérée sous convention avec la Société de Chasse, qui organise des coupes : cela consiste à défricher de larges allées qui ont un intérêt majeur dans la lutte contre les incendies, en créant des barrières sans combustible qui ralentissent la propagation des incendies et facilitent l’intervention des pompiers pour les éteindre. Ainsi, l’entretien réalisé par les chasseurs a contribué à limiter la propagation de l’incendie de 5 hectares le 14 juillet 2022, qui a déclenché l’intervention de moyens importants du SDIS, amenés sur l’île par le canot de la SNSM et par une traversée supplémentaire de l’Insula Oya.
  • Une autre partie des terrains, plusieurs dizaines d’hectares, a été confiée par convention à des agriculteurs, pour du pâturage. Les bêtes peuvent ainsi y paître et contribuent à l’entretien de ces parcelles.
  • Sans oublier les associations de défense de l’environnement.

Le plan d’actions

Et c’est là que cela se complique! Car même si le département agit déjà dans le bon sens pour mettre en place des plans de gestion de ces Espaces Naturels Sensibles, il reste beaucoup de travail pour coordonner tous ces acteurs, et engager les mesures adaptées:

  1. Communiquer plus auprès des propriétaires privés pour les faire adhérer aux plans de gestion et «boucher les trous du gruyère».
  2. Réunir les Islais, chasseurs, agriculteurs, représentants des promeneurs et associations environnementales pour organiser le dialogue et la concertation. Il faut une relation apaisée et une bonne entente entre toutes ces populations pour une gestion coordonnée des Espaces Naturels Sensibles. Nous devons être tous acteurs. C’est la nature et la biodiversité qui en bénéficieront au final.
  3. Éviter les mesures prises sans concertation, comme la pose de clôtures en fil de fer barbelé entre le Grand Phare et la mer et financée par le département: C’est plus efficace pour contenir les troupeaux, mais un peu plus de concertation aurait sûrement permis de trouver d’autres solutions, ou alors de limiter à un seul fil barbelé en haut de la clôture: ainsi les petits animaux, les chiens ou les jeunes enfants auraient eu moins de risque de se blesser sur le barbelé du bas!
  4. Intensifier les mesures et les aides financières aux différents acteurs pour:
    -la préservation de la mosaïque des paysages,
    -la réhabilitation de l’hydraulique des mares et fossés,
    -la plantation de haies bocagères,
    -la mise en place de plans de reboisement.
    Ces mesures concrètes présentent de nombreux avantages: créer des refuges pour la vie animale et des abris favorables à la biodiversité, procurer de l’ombre, de la fraîcheur et limiter l’évaporation des sols pendant les épisodes de sécheresse estivale, et protéger des rafales pendant les coups de vent en hiver: un plan 100% gagnant!

La tâche est importante, mais les enjeux sont immenses pour préserver la nature exceptionnelle de l’Ile d’Yeu et la beauté de ses paysages. Nous comptons nous y atteler avec détermination.

Benoit GABORIT et Yannick RIVALIN

Nos propositions pour l’environnement

Nos zones naturelles

Espace naturel

Les zones naturelles protégées sont la richesse de notre île, elles font sa beauté. Bafouer ce paysage qui fait partie du patrimoine de l’ile revient à transformer l’Ile d’Yeu en Ville d’Yeu. La protection des espaces naturels n’est plus négociable si l’on veut continuer à profiter de leurs bienfaits (calme, nature sauvage, chants des oiseaux…) Cet environnement qui nous est cher ne perdure que si il est protégé de toutes parts.
Nous mettrons en place en partenariat avec le département et avec tous les acteurs locaux, (propriétaires, agriculteurs et association de chasse…), un plan de gestion en faveur de la biodiversité, de la friche et de la conservation des zones humides.

Notre alimentation

marché

Bien manger c’est important, les fruits et légumes produits sur l’île, les produits de la pêche et de l’élevage ont le bon goût de l’Ile d’Yeu. Nous souhaitons donc encourager l’achat local et les circuits courts, notamment pour la cantine et les restaurants des Collèges et EHPAD.

Adoucir notre mobilité

Circulation à vélo
Circulation à vélo

La planète se réchauffe et l’ile d’Yeu n’y échappera pas. Il est impératif de réduire nos émissions à effets de serre.
Nous souhaitons encourager la mobilité positive avec un usage accru du vélo dans tous nos déplacements courants. Nous préférons le vélo plutôt que la voiture chaque fois que c’est possible: beaucoup de voitures sont déjà stationnées partout, cela défigure l’espace public qui n’est pas extensible et le vélo est bon pour la santé!

Pour cela nous travaillerons sur trois mesures phares:

    • Aide à l’achat de vélos électriques pour les particuliers et les professionnels (triporteurs).
    • Création d’un abri de stationnement sécurisé pour les vélos près de la gare pour pouvoir les laisser plusieurs jours quand on part sur le continent, limiter les conduites au bateau et désengorger les parkings autour du port.
    • Installation et marquage au sol pour des pistes cyclable sécurisées, afin de protéger nos enfants qui vont au collège et à l’école.

Climat et littoral

Nous voyons à plus long terme, et nous savons déjà que le réchauffement climatique conduira à une montée des eaux, plus ou moins grande, les scientifiques suivent cela de très près. Nous devons nous préparer sur notre île et donner aux chercheurs déjà sur place les moyens pour à la fois surveiller le trait de côte, sensibiliser les islais à l’urgence climatique et nous aider à anticiper les phénomènes d’érosion et de submersion.

Enfin nous demanderons au Conseil Départemental de prendre en compte les enjeux climatiques à chaque décision. Il s’agira pour toute action menée par lui de savoir quelle seront ses conséquences négatives mais aussi positives sur l’environnement: conséquences en terme de réchauffement climatique, disparition d’espèces végétales ou animales, pollution de l’eau, de l’air, des sols, épuisement des ressources naturelles.
L’impact environnemental deviendra alors un réflexe dans toutes nos décisions et actions.

Il y a urgence

Les questions de l’environnement ne peuvent se résumer à un débat politique ou à une lutte de pouvoir. Ici plus qu’ailleurs, elles nous concernent tous et l’avenir de l’île d’Yeu, territoire contraint entouré d’eau dépend des solutions que nous mettrons en œuvre pour la protéger. Il faut agir maintenant et ensemble.

Parc d’éoliennes en mer

éoliennes

Le sujet est brûlant en ce moment, et même si ce n’est pas un domaine relevant directement du département, il nous semble important d’en parler.

Un peu d’historique

Le projet de parc éolien a été lancé il y a plus de 15 ans.

A cette époque, le porteur du projet nous a fait des promesses d’énergie verte, durable, décarbonée, en bref, le seul avenir possible pour le climat et la planète.

Il nous a également mentionné les retombées pour l’Ile d’Yeu, avec plus de 100 emplois sur l’île, ce qui signifiait la venue de familles, donc des retombées économiques et sociales importantes pour les commerces, les écoles, etc.

Au niveau de l’emplacement, le porteur du projet a même accepté de modifier son projet à la demande des pêcheurs…

Le seul inconvénient était visuel, mais contre tous les autres avantages, cela nous semblait acceptable.

Un membre de notre binôme, Patrice Bernard, était membre du conseil municipal et à cette époque il s’est prononcé en faveur du parc éolien, comme de nombreux élus sur l’île, en Vendée et en France. A l’époque, tout le monde était convaincu que cela était la seule solution pour la planète.

La prise de conscience environnementale

Depuis 15 ans, de nombreuses voix se sont élevées contre les éoliennes, avec des associations, des politiques, des économistes, des ingénieurs et scientifiques…

Au tout début, cela ressemblait à des combats individuels de personnes qui craignaient pour leur confort personnel: vue gênée, perte de valeur de sa maison, etc.

Mais le discours a pris de l’ampleur, les consciences ont évolué, de plus en plus de personnes ont réalisé que la promesse d’énergie propre n’était pas complètement vraie
Le cycle de construction d’une éolienne consomme énormément de ressources (acier, énergie, métaux rares), le recyclage des matériaux en fin de vie n’est pas complètement assuré, notamment pour les pales.
Et la quantité d’énergie produite pendant la vie de l’éolienne est très inférieure à celle espérée (des études citent 25% de la puissance annoncée). Mais surtout, le caractère intermittent de cette énergie oblige à conserver ou construire d’autres productions (nucléaire, fuel, gaz).
Enfin, le coût de cette électricité pas complètement verte est exorbitant!

Beaucoup, comme Patrice, ont eu le sentiment d’avoir été floués sur cette énergie propre.

Nous vous recommandons de regarder cet excellent documentaire sorti récemment. Il n’est peut-être pas 100% objectif (aucun partisan des éoliennes n’a été interviewé), mais il a le mérite d’être crédible et il étudie largement le sujet: Éoliennes: du rêve aux réalités [le film]

La position de M’Yeu Ensemble et du binôme candidat aux départementales

Il y a un an et demi, au moment de la campagne pour les municipale, les 29 candidats de la liste M’Yeu Ensemble ont longuement débattu des éoliennes. Tout le monde n’était pas d’accord sur le sujet, mais nous avons fini par trouver une position commune:

    • Les éoliennes sont un projet d’Etat, et ne dépendent plus de l’avis d’un maire (ni aujourd’hui d’un conseiller départemental).
    • Les recours sont presque tous jugés et rejetés, donc il est très probable que le projet verra le jour.
    • Le gouvernement a annoncé sa volonté de doubler les capacités, mais nous nous opposerons à toute extension du parc de l’Ile d’Yeu car nous aurons assez donné!
    • Nous nous battrons pour au moins avoir la consolation des retombées économiques, avec l’implantation de la base de maintenance sur l’île, avec ses 80 emplois (contre plus de 100 au début!).

Aujourd’hui, notre binôme confirme cette position!

Nos inquiétudes

Si comme nous le craignons ce parc verra le jour dans quelques années, il est indispensable d’avoir au moins les retombées économiques. Et aujourd’hui, nous n’avons que des annonces du consortium, mais aucun engagement contractuel.

Déjà le nombre de techniciens est tombé à 80, contre plus de 100 au début, mais surtout, nous craignons que le consortium annonce un revirement de position, et l’installation de sa base de maintenance à l’Herbaudière ou à Saint Nazaire. Et ils auront une bonne raison pour cela, en expliquant qu’il n’y a pas de logement pour les techniciens et leurs familles.

En effet, rien n’a été fait pour anticiper ces logements. Et un terrain pressenti pour leur construction, derrière l’Ecole des Pêches, est en passe de devenir un lieu expérimental pour l’habitat réversible.

En l’absence d’engagement contractuel avec le consortium, et sans logement, nous risquons bientôt de n’avoir que nos yeux pour pleurer, avec des éoliennes et sans les emplois!