Le constat
Le constat est clair : c’est le sujet critique depuis des années!
Face à un prix du foncier qui explose, lié à l’attractivité de notre île, la population islaise n’a plus les moyens d’acheter une maison.
L’auto-construction a été la solution pour certains, sur des petites parcelles transmises par la famille, ou achetées à la mairie quand elle en met en vente.
Mais cela ne suffit pas, et cela devient de plus en plus compliqué:
- Les banques deviennent très réticentes à financer l’auto-construction.
- Les familles n’ont pas toujours de terrain à proposer.
- Et la mairie peine à viabiliser et commercialiser des terrains: ses projets traînent des années.
Et tout le monde n’a pas vocation à devenir propriétaire. Certains n’ont pas la capacité d’emprunter. Certains sont juste «de passage» sur l’île, comme de nombreux professionnels, enseignants, fonctionnaires, médecins ou autres soignants. Il faut développer une offre locative, à prix de marché pour ceux qui ont des revenus suffisants, ou en logement social pour les autres.
La mairie tente des actions contradictoires (subvention de 5 à 8000€ pour louer à l’année ET subvention aux meublés de tourisme pour le classement!). Elle majore la taxe d’habitation qui impacte de nombreux Islais, mais n’a pas de programme réel et concret de construction.
Les chiffres parlent d’eux mêmes:
- Un rapport de la Chambre Régionale des Comptes publié le 24 janvier 2023 nous classe 14e sur 16 pour les îles du Ponant, avec moins de 2% de logements sociaux.
- Et ce même rapport indique que la moyenne nationale est de 14,5% pour les communes de 5000 à 9000 habitants. Pourquoi un tel retard?
D’autres chiffres, concernant les logements locatifs de Vendée Habitat:
- 111 logements sociaux sur l’île,
- dont 78 construits avant 2005 au rythme de 3,4 par an,
- et seulement 33 depuis 2005 au rythme de 1,8 par an!
En même temps, Vendée Habitat prévoit de construire 2000 logements d’ici 2026 : «Vendée Habitat est prêt à relever le défi de passer de 250 à 400 logements par an» (Isabelle Rivière, Présidente de Vendée Habitat, lors de la session du conseil Départemental).
Notre volonté
Vendée Habitat est un établissement public rattaché au département, qui a pour mission de fournir du logement locatif. Notre ancien conseiller départemental décédé en était administrateur, donc il est probable que le futur élu reprendra ce poste d’administrateur.
Nous voulons mettre Vendée Habitat devant sa responsabilité pour qu’il honore la mission que lui a confiée le département et construise nos logements.
Nous comprenons que ce n’est pas facile, et si l’Île d’Yeu est oubliée, c’est que construire est plus compliqué ici qu’ailleurs : distance, coût de construction, difficulté de trouver des entreprises… Mais rien n’est impossible avec de la détermination!
Que Vendée Habitat commence par réaliser le lotissement des Rieux au bourg, programmé depuis des années, puis développe de nouveaux logements. Le foncier ne manque pas, la mairie dispose d’un stock très important de terrains. Et il s’est agrandi d’environ 20000m² en zone constructible il y a 1 an avec l’annexion des biens sans maîtres. C’est l’équivalent à 50 parcelles de 400m²!
En tant que conseiller départemental, je compte intervenir pour coordonner l’action de Vendée Habitat et de la mairie afin de lancer et suivre la mise en œuvre des programmes de construction de logements locatifs.
L’entretien du parc existant
Autre sujet, moins critique mais qui a son importance: l’entretien des logements existants. C’est d’ailleurs un des 7 axes stratégiques annoncé par Vendée Habitat: «Renforcer l’entretien de son patrimoine pour maintenir une forte attractivité permettra à Vendée Habitat de répondre aux enjeux territoriaux et sociaux de demain. [..] L’objectif étant de proposer aux locataires de disposer d’un habitat économe, adapté, sobre, mais également agréable à vivre tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.»
Nous lui demanderons donc également de mieux entretenir ses résidences. Il y a du boulot sur l’île! Chacun mérite un logement digne et un coup de peinture ne serait pas du luxe!
Benoit GABORIT et Yannick RIVALIN