Le constat
Notre climat évolue, c’est une certitude. Les experts sont parfois alarmistes ou catastrophistes. Nous sommes convaincus qu’il faut rester positifs et qu’avec une bonne anticipation, nous pouvons gérer ces risques pour en limiter les conséquences.
Les risques envisagés sont les suivants:
- Des tempêtes plus fréquentes et des vents plus violents.
- Des épisodes de pluie plus importants, notamment en zone littorale.
- Des risques de submersion temporaire pendant les grandes marée pendant les tempêtes sous l’effet combiné des vagues, des pluies importantes, de la basse pression et des vents d’Ouest qui augmentent le niveau de la mer, et enfin de la hausse programmée du niveau de l’océan.
Il est difficile de dire quand les effets importants se feront sentir, mais que ce soit dans 5 ans, 15 ans ou 30 ans, il est important de nous y préparer, et le département a un rôle important à jouer.
Risque de vent violent
L’Île d’Yeu est habituée aux coups de vent! Régulièrement, quand une tempête passe, nous avons 15 ou 20 km/h de plus que sur le continent.
Un risque important pendant ces coups de vent est la chute des arbres, qui peuvent endommager les fils électriques ou téléphoniques et priver de courant ou d’internet et de téléphone tout un quartier.
Un bon exemple est la tempête de fin octobre 2023, où nous avons perdu beaucoup d’arbres, mais heureusement sans gros dégats sur les poteaux électriques et téléphoniques.
Ce n’est pas le cas de plusieurs villes en Bretagne, qui ont été privées d’électricité pendant plusieurs jours, parfois 3 semaines, et certaines n’avaient toujours pas internet ni le téléphone au début de l’année.
Pour éviter cela, une solution simple est d’enterrer les réseaux électriques et de télécom. Le département y contribue de manière significative avec le SYDEV qui aide la mairie en apportant des subventions.
Mais cela coûte cher, et la mairie a annoncé un budget de 7.5 millions d’euros pour enfouir ces réseaux en 15 ans (au moins les réseaux électriques, mais certaines portions télécom seront faites ultérieurement). Et en même temps, on a planté des poteaux tout neufs pour faire passer la fibre!
Plutôt que de devoir attendre 2040 ou après pour avoir enfin supprimé les poteaux, nous comptons demander au département et au SYDEV d’augmenter l’aide à l’enfouissement pour accélerer le programme et sécuriser l’île en cas de fort coup de vent.
Ce sera particulièrement utile en cas de coup de vent généralisé car si Challans et Saint Gilles sont touchées en même temps que l’Ile d’Yeu, il est probable que les équipes Enedis débordées commenceront par réparer le continent avant nous!
Risque de submersion
L’Île d’Yeu est menacée sur son territoire, mais comparée à d’autres cantons comme Noirmoutier, les risques sont plutôt moins importants. En effet, une partie significative de l’Île est en altitude au-dessus du niveau de la mer.
Des dégats sont probables sur la côte Nord ainsi qu’au Nord Est du camping aux Corbeaux, avec une érosion et un recul du trait de côte, mais ce ne sont pas des zones très habitées, et même si des maisons seront menacées un jour, ce sera un drame individuel pour chaque propriétaire mais cela ne remet pas en cause la survie de l’île.
La zone du port posera plus de problèmes, avec de nombreux bâtiments sur le front de port ou à proximité qui risquent de se trouver les pieds dans l’eau de temps en temps.
Mais le principal risque qu’il faut gérer à notre avis est la menace sur la continuité territoriale. Beaucoup ont pu voir les photos de la gare de Fromentine les pieds dans l’eau à la Toussaint. Et la route départementale de Fromentine à Bourgneuf traverse le Marais Breton et n’est qu’à quelques dizaines de centimètres au dessus du niveau de la mer.
Si le Marais Breton se trouve trop souvent submergé suite à des pluies abondantes, ou des épisodes de tempête pendant les grandes marées, la route va s’abimer et risque de finir coupée. Et ce sera pire si la digue cède. Et dans ce cas, comment feront les camions qui nous ravitaillent pour amener la nourriture et les biens de première nécessité sur l’île?
Cela n’arrivera peut être pas avant 30 ans, mais nul ne sait exactement quand. Et les conséquences nous semblent trop importantes pour attendre!
Cette route fait 25 ou 30km: si on commande une expertise détaillée et des préconisations aux spécialistes, et en agissant dès maintenant, on peut éviter le problème. A raison d’1 km sécurisé par an, ce n’est pas si cher dans le budget du département et dans 25 ou 30 ans, nos enfants pourront toujours être approvisionnés.
Une fois de plus, anticiper et agir sur ces sujets majeurs nous évitera de subir une nouvelle crise.